Le désert et Jaisalmer

Publié le 19 juillet
Après une nuit passée dans un palace certes grandiose, la solitude du voyageur nous fait encore apprécier les hôtels, gesthouses et havelis. Nous aurons ainsi essayé.
La route est longue jusqu'au campement que nous rejoignons au bout de 6 heures de route; ce campement situé à Kuhri, à une trentaine de km de Jaisalmer est tout simplement une installation de 4 huttes en dur, couvertes de végétaux ressemblant à du chaume, avec un rudiment de salle de bain; ici, la douche c'est le grand seau et la louche. Nous partons ensuite par petits groupes à dos de chameau à travers le désert, tout d'abord sur la plaine, le temps d'observer antilopes, paons et bien sûr les inévitables vaches, chiens et brebis, puis nous attaquons les dunes de sable. Une bonne pause au sommet permet à chacun de prendre de belles photos, malgré la tempête de sable que nous avons essuyée. Ce nuage est arrivé comme une véritable vague et a totalement bouché le ciel et la visibilité. Avoir emmené une écharpe était la bonne option.



Une fois le sable bien rentré absolument partout et nos montures libérées, un groupe de musique locale, accompagné d'une jeune danseuse nous a fait un petit spectacle quelque peu participatif. Le repas simple mais bien élaboré fut pris avec l'ensemble des participants à la mini caravane de chameaux. Une panne (ou coupure volontaire, on ne sera jamais) nous a quelque peu obligé à nous coucher à la lueur de bougies. Quel romantisme, si nous n'avions pas du sable collé et incrusté partout jusque dans les valises. La douche sommaire est appréciée de tous.
le paon, l'un des animaux omniprésents en Inde

la corvée de l'eau, réservée aux femmes


Au petit matin, réveillés par la nature (merci les paons!), mais aussi les autochtones, tout le monde semble bien remis de ses émotions. Nous avons retrouvé depuis hier les deux français rencontrés à Bikaner, et ce qui est le comble à mille lieues de la maison, c'est de rencontrer des personnes avec lesquels nous avons des amis communs. Échanges de mails et photos et nous voilà repartis pour la ville d'or, Jaisalmer. Située dans la partie la plus à l'ouest de notre périple (120 km du Pakistan pour vous situer), la position forte de cette cité surprend. La ville forte est installée sur une colline de sable, ce qui donne son nom de ville d'or à cette ville très vivante. Dés la notre arrivée, un guide parlant français nous prend en charge et nous fait visiter avec des explications très précises, tout d'abord un lac (j'aurai dit un étang, mais bon, on va pas contredire), puis la ville intra muros et la cité basse.


Dilip, notre guide très loquasse, nous donne un tas d'explications sur les fameuses castes indiennes, les maharadjahs, la vie des indiens etc.
chacun se rafraîchit comme il peut
Dans la ville basse, il a aussi tenté de nous faire acheter des bijoux en argent sous prétexte que c'est la spécialité du coin, on n'est pas des gogos!!.
marchand d'eau

les "nouvelles galeries"
On a vite compris que la spécialité du coin, c'est le tourisme qui fait vivre bon nombre de personnes; la présence d'une multitude d'échoppes en étant certainement une preuve.



haveli, ancienne maison des riches marchand sur la route de la soie

En parlant de spécialité, les éoliennes implantées par milliers doivent représenter un bon investissement, vu le vent qui souffle sans cesse. Mais ne gâchons pas le plaisir de ce vent rafraîchissant et bienvenu.
Au plus fort de la canicule de midi, le soleil est zénith et nous marchons sur notre ombre, nos guide et chauffeur nous laissent nous reposer, mais souhaitant voir quelques échoppes, nous en profitons pour faire quelques achats qu'on va qualifier de "bien négociés", que ce soit pour nous, mais aussi pour les vendeurs qui attendent énormément des touristes. J'en profite pour tester le barbier pour venir à bout de ma barbe de deux jours: moment fort ! Il rase très bien, c'est normal, c'est son job, mais en plus, il me coupe les cheveux (je suis si mal coiffé ?), il me fait des massages de la tête d'une façon insistante et musclée pour finir par une grande claque sur chaque omoplate. Ça surprend!

mon ami le coiffeur-barbier-kiné!

En fin d'après midi, nos deux compères, nous ont baladés en voiture à une vingtaine de km de la ville. La visite commence par un sanctuaire hindou, pas dans les guides, appelé " Lodarva Jain". Pas dans les guides, donc personne; c'est bien et dommage, car c'est vraiment magnifique et en même temps, sa solitude lui permet d'être sauvegardé. Ce sanctuaire, du 2eme siècle avant JC, fut en partie détruit par les mongols, mais sa restauration lui donne une bonne vision de ce qu'était les temps hindous, qui me font un peu penser aux temples d'Angkor, mais jaune. 


le repère du cobra qui viendrait ici toutes les nuits...

Sur le retour, nous visitons le crématorium des maharadjahs. Après chaque crémation, un temple plus ou moins important a été érigé avec mention du nom du maharadjah, de ses dates de règne (depuis les années 1400) ainsi que le nombre de femmes qu'ils eurent.



 Au retour, afin de pouvoir prendre une photo de la ville, Dilip nous a fait découvrir un superbe point de vue sur la citadelle. Encore une journée forte de découverte de ce pays si contrasté (beaucoup n'ont pas l'eau courante à la maison, mais possèdent un téléphone portable), qui malgré une misère visible à chaque coin de rue ou dans les campagnes, conserve de sourire.
Jaisalmer, la ville bâtie sur une montagne de sable

animal commun et très présent partout en Inde