Pushkar et ses pèlerins

Publié le 26 juillet.
La nuit dernière fut grandement pluvieuse, c'est le constat que nous faisons vu l'ampleur des dégâts ; la rue en dessous de notre chambre n'est plus qu'une piscine, les égouts étant bouchés. Mais cela n'arrête pas la vie quotidienne, même s'il faut lever un peu plus les pieds pour avancer.

la rue après la décrue
une vache, sacrée ou pas reste curieuse
 Gourav, qui dort au temple Sikh nous appelle (je ne vous ai pas dit, mais nous avons une carte SIM et un numéro de téléphone indien depuis notre arrivée, cela facilite beaucoup les choses, on vous le conseille), pour nous informer que lui aussi est bloqué et qu'il nous appellera "d'ici une heure à une heure et demi" quand il pourra sortir sa voiture. Mais comme tout le monde ici a une notion du temps qui n'est pas la même que nous autres occidentaux, on peut multiplier la durée prévue avant de voir le nez du Toyota.
 Il nous dépose près de l'artère principale et nous donne quelques recommandations du genre: ne pas répondre à une quelconque sollicitation, un don de fleur ou de bracelet, une demande de prise en photo, une proposition de guide ou de massage. Nous comprendrons très vite le pourquoi de ces mises en garde; Pushkar est un lieu de pèlerinage très important pour les hindous, ce qui veut dire qu'il y a un monde fou. Il est dit que chaque hindou doit se rendre une fois dans sa vie à Pushkar pour atteindre la libération, et bien pour nous, ça, c'est fait!
sur les bords du lac sacré

Les rues, encore encombrées des restes de la mousson toute proche (elle a un mois de retard, ça nous arrange), sont pleines à craquer de pèlerins qui viennent ici comme certains iraient a Lourdes, les vaches en moins . A cela ajoutez une bonne dose de marchands ambulants et sédentaires, dans un perpétuelle cacophonie (on ne risque pas d'oublier les motos et leurs klaxons continus), et vous aurez cette impression mitigée de vous sentir un peu oppressés. Nous nous rendons sur les bords du lac qui se situe dans le centre pour y découvrir le lieu sacré où chaque pèlerin fait ses ablutions (Brahma aurait laissé tomber une fleur de lotus dans ce lac et une partie des cendres de Gandhi a également été dispersée ici ). Nous ressentons que nous sommes ici tolérés tout juste et qu'il ne faut surtout pas prendre de photo des personnes qui se baignent, se lavent, lavent leurs vêtements et font leurs ablutions.

on se baigne, on se lave, on fait ses ablutions...
 Nous retrouvons une fois de plus Patrick et Catherine avec plaisir et déjeunons ensemble avant de rejoindre les bords du lac et visiter un superbe temple Sikh. Tous les temples Sikh sont en marbre blanc et la visite commence par le rituel de se couvrir la tête, d'enlever ses chaussures et de se laver les mains. On entre ensuite , avec Gourav qui est devenu gardien de ce temple en contrepartie d'un lit pour la nuit, dans la cour supérieure. Il nous fait ensuite entrer dans le temple lui même (photos strictement interdites à l'intérieur) pour y voir, au centre de la pièce un genre d'autel un peu kitsch devant lequel il nous faut nous recueillir.
dans un temple Sikh, entrez couverts





Dans chaque temple Sikh, on trouve cet autel, et juste à côté la chambre du livre sacré qui est considéré comme une personne, le livre,pas la chambre; on le sort chaque jour plusieurs fois, une fois pour chaque repas, et un gourou lit les textes sur l'autel. Comme une personne, le livre sacré vivant est ventilé par un bel aérateur rien que pour lui. La religion Sikh est particulière pour nous. Sans vouloir vous faire une leçon voici quelques caractéristiques: chaque Sikh doit porter en permanence les 5 K: le kesh (les cheveux et poils non coupés), le kangha (peigne en bois gardé dans les cheveux), le kacchera ( une espèces de slip kangourou), le kara (bracelet en fer ou acier), et le kirpan(l'épée ou un poignard porté en bandoulière ou à la ceinture). Pour faire plus simple, on reconnaît un Sikh au turban assez serré qui enserre même les oreilles. En regardant de plus près, comme ils ne se coupent jamais les poils, lorsque la barbe est trop longue, ils se font un petit nœud sous le menton et font remonter leur barbe sous leur turban. Nous avons pu le voir et en discuter avec un pratiquant avec qui nous avons pris un thé offert par la communauté.
Petit passage par l'hôtel avant de repartir pour la séquence shopping. Outre les classiques tee shirts et bijoux, nous faisons une razzia sur les boutons de portes émaillés, tous différents et qui devraient rendre pas mal sur des meubles anciens. Dîner dans le cadre si agréable de notre haveli. On vous y conseille le thali pour 2. Un autre conseil: le muesli au lait, miel et fruits pour un breakfast consistant.

chaussures typiques du Penjab, région voisine